Résumé
Le poète avance l’argument que le monde naturel peut être régénéré dans le temps et que la nature elle-même peut être un augure de la vision perdue de l’innocence. La formulation du titre est l’exemple le plus fort de ce thème, car ici, le mot « innocence » signifie l’homme à l’état non déchu.
Le premier quatrain est celui où ce thème de la vision du monde par différents moyens est exposé. L’infini (« Heaven ») peut être vu à travers quelque chose qui n’est pas humain, mais qui reste la vie (« through a Wildflower »). Cette « fleur sauvage » est un symbole de l’amour libre. Le ciel est vu à travers l’amour, le monde est vu à travers l’intellect, et l’imagination est ce qui relie les deux. Dans le même sens, ce qui n’est ni vie ni humain, le monde déshumanisé, est capable de révéler « l’infini ». Il n’est peut-être pas inutile de rappeler la célèbre phrase de Blake tirée du Mariage du Ciel et de l’Enfer : » Si les portes de la perception étaient nettoyées, chaque chose apparaîtrait à l’homme telle qu’elle est, infinie. Car l’homme s’est enfermé, jusqu’à ce qu’il voie toutes choses à travers les étroites fentes de sa caverne. »
Le reste du poème est une imagerie de base, chaque animal représentant une partie différente du monde humanisé. Vous trouverez ci-dessous une liste de quelques-unes des associations clés :
Chien – le mendiant
Cheval – l’esclave
Cock – le soldat
Chanter – une possession intérieure, possession spirituelle
Soumission de l’agneau – le sacrifice de Jésus pour l’humanité
Chauve-souris – le spectre humain
Chouette – l’humanité perdue dans les ténèbres, craignant un Dieu inconnu
Chenille – l’humanité émergeant du ventre de la nature, la sortie de l’Eden
Passer la barre polaire – entrer dans un nouveau monde
Vagues – la mer du temps et de l’espace
Emmet et Aigle – perception de près et de loin ; perception physique et imaginative
Analyse
« Les Augures de l’Innocence » est une série de couplets que la plupart des érudits et biographes de Blake s’accordent à dire qu’ils ont été écrits sans ordre particulier, mais juste rassemblés comme tels pour être imprimés vers 1803, une décennie après « Songs of Innocence and Experience ». » Le thème qui relie la collection de couplets est l’interdépendance universelle, l’idée de principe selon laquelle il existe une correspondance entre des entités équivalentes qui se trouvent sur des plans complètement différents. Le mystique et poète scandinave Swedenborg a été la principale influence de cette croyance philosophique. En d’autres termes, il y a une sagesse, ou une vision (« augure ») à voir le monde à travers deux yeux plutôt qu’avec un seul.