Etre une première maman a été l’un des moments les plus difficiles de ma vie. Et si je sais que de nombreuses mères ressentent cela aujourd’hui, j’en étais complètement inconsciente à l’époque. Grâce aux médias sociaux, je ne voyais que des photos souriantes, heureuses et épanouies d’amies avec leurs nouveaux bébés. Je me suis donc dit que ce serait tout de suite le bonheur pour moi aussi. Quand j’étais enceinte, j’avais hâte d’être mère, mais je n’avais aucune idée de la pression que je ressentirais une fois que je le serais enfin.

D’emblée, j’ai eu l’impression d’être inadaptée à la maternité. J’ai laissé mon gynécologue m’imposer une césarienne, j’ai échoué dans l’allaitement, mon fils avait des reflux gastriques et mon baby blues était incontrôlable. Si mon fils ne pleurait pas à cause de sa douleur, je pleurais à cause de mon incapacité à le réconforter ou à le nourrir correctement. Mon anxiété est passée à la vitesse supérieure – une chose avec laquelle je n’avais jamais lutté avant de devenir maman.

Je me souviens très bien du moment où l’un de mes frères est venu de l’extérieur de la ville pour passer un peu de temps avec mon premier-né. Le moment est venu pour moi de me reposer (ce que mon mari essayait de me donner le soir), mais je ne voulais pas bouger. Je me suis assise sur le canapé tandis qu’un match de football se déroulait en arrière-plan. Mon fils dormait sur ma poitrine pendant que mon frère et mon mari discutaient. Je ne voulais pas quitter mon fils parce que mon anxiété me tenait collée à lui. Finalement, quelque chose en moi m’a poussée à me lever. J’ai donné mon fils à mon frère pour qu’il le tienne, et je me suis précipitée dans la salle de bain. Je me suis assise sur les toilettes, j’ai pris mon visage en main et j’ai sangloté. La pression pour être la mère parfaite était littéralement trop forte pour moi.

Naïvement, j’imaginais que la maternité serait une navigation sans heurts. J’allaiterais mon bébé très facile à vivre et je le mettrais rapidement dans son propre berceau et sur un horaire de sommeil. J’ai fait toutes mes recherches et je savais ce que la société attendait de moi : rebondir pour redevenir moi et donner l’impression d’être une mère sans effort.

Seulement, j’ai échoué. Jusqu’à ce que je décide finalement, après cinq longues semaines, de faire confiance à mon intuition de mère. Après un lent rétablissement de ma césarienne, en essayant de faire en sorte que mon fils dorme au moins dans un couffin à côté de moi, et en pompant, j’ai pris les choses en main. D’abord, j’ai décidé de laisser mon lait se tarir. J’ai choisi ce qui était le mieux pour notre famille, et c’est ce qui a été le plus important. Ensuite, j’ai cessé de me stresser pour que mon fils dorme dans son berceau ou son couffin, me disant qu’il le ferait à son rythme. Si mon fils ne voulait pas dormir seul, je le mettais simplement sur ma poitrine (quand c’était sûr et jamais au milieu de la nuit). Enfin, j’ai fait grâce à mon corps. Et si je n’étais pas capable de faire de longues promenades avec mon fils peu de temps après, vous savez, une opération ? La belle affaire. J’ai donné à mon corps le temps de guérir et de récupérer, et il s’avère que c’est tout ce dont il avait besoin.

Apprendre à être une maman la première fois est difficile – vraiment vachement difficile. Vous ne savez pas comment votre corps va réagir, et vous ne savez certainement pas comment vos hormones vont réagir. Ça peut être facile, ou ça peut être complètement raté. Dans tous les cas, tu dois te donner de la grâce et du temps. Vous ne savez pas non plus quel genre de bébé vous aurez. La plupart d’entre nous n’ont pas la chance d’avoir l’un de ces bébés de rêve, il est donc important de leur accorder un peu de grâce également. Ils ont grandi en vous pendant neuf mois – ils sont un peu attachés. Enfin, faites confiance à votre intuition, pas à la société. Personne ne sait mieux que vous comment élever votre bébé.