Cerveau et muscle

C’est un vieux proverbe que ce que  » l’on n’a pas dans la tête, il faut l’avoir dans les talons.  » Ce proverbe s’applique à ceux dont la mémoire est si perfide qu’ils trouvent nécessaire d’aller plusieurs fois pour accomplir ce qui aurait pu être fait en une seule fois. On aurait pu rendre ce vieux proverbe plus complet, au détriment de la force allitérative, en le changeant en  » ce que l’on ne possède pas en prévoyance inventive, il faut le compenser par la force musculaire  » L’ouvrier intelligent et ingénieux, même si sa charpente physique est légère, est plus qu’un adversaire pour l’ouvrier stupide et irréfléchi. Le premier s’élève et le second s’enfonce dans l’échelle des valeurs, aussi naturellement que l’huile monte à la surface de l’eau. Un homme peut dépenser une grande quantité d’énergie musculaire et faire peu de travail, et ce vena. Une fois, nous avions un nouveau travail à faire, et nous l’avons apporté dans plusieurs ateliers, où l’on a essayé de l’accomplir sans succès. Après beaucoup d’ennuis et de dépenses, nous avons rencontré un ami gérien, qui, informé de notre situation difficile, nous a recommandé un atelier où il nous a assuré que nous pourrions obtenir un travail satisfaisant. Étant rendus quelque peu sceptiques par nos expériences précédentes, nous nous sommes renseignés sur les installations de l’atelier recommandé, et notre conseiller teuton nous a dit qu’il possédait un outil qu’on ne trouvait dans aucun des ateliers précédemment essayés, grâce auquel toutes sortes de travaux difficiles, impossibles aux autres, pouvaient être rapidement et parfaitement exécutés. Nous étions curieux de voir ce remarquable outil de machiniste, que notre imagination imaginait tout à fait différent de la série habituelle de tours, de rabots et de l’attirail commun de l’atelier d’usinage, mais nous fûmes immédiatement informés qu’il ne serait pas montré.Nous avons envoyé notre commande à cet atelier par les mains de notre conseiller, et nous l’avons dûment reçue, exactement ce que nous voulions. Nous avons envoyé notre commande à cet atelier par l’intermédiaire de notre conseiller et l’avons reçue en bonne et due forme, exactement ce que nous voulions. Elle était si satisfaisante que, voyant le même monsieur quelques jours plus tard, nous l’avons pressé de nous décrire la machine qui permettait d’exécuter une telle merveille de travail délicat et précis. Il avoua qu’il ne pouvait pas la décrire mais qu’il pouvait nous donner son nom. *Ah ! ce qui n’est pas essentiellement impossible, ne peut pas être fait avec ce grand outil que le Tout-Puissant a accordé à l’homme. Mais pour l’utiliser habilement, il faut de la pratique. La cause la plus fréquente d’échec n’est pas le manque d’aptitudes mentales naturelles, mais le manque d’entraînement ; un entraînement qui aurait pu être obtenu par l’effort personnel si sa valeur avait été connue. En fait, toute formation, qu’elle soit cérébrale ou musculaire, doit être obtenue par un effort personnel. Nous sommes de ceux qui pensent que le type de formation doit être adapté à l’occupation de la vie de l’étudiant. Pour le mécanicien, ou pour tout homme dont l’occupation est plus ou moins liée à la mécanique constructive, la capacité d’invention est de première importance. Non pas que son exercice permette à tous d’apporter de grandes améliorations aux méthodes existantes ou de créer des dispositifs entièrement nouveaux et originaux, mais tous deviendront, grâce à lui, des mécaniciens, des agriculteurs, des fabricants ou des chimistes plus efficaces, selon le cas. La prochaine souche qu’il essaiera ne pourra pas être enlevée exactement de la même façon. Il doit modifier quelque peu son plan. Il doit inventer un moyen de le faire. Que ce soit la meilleure ou la pire façon, cela dépendra du degré auquel son talent inventif a été formé ou négligé. Il peut briser ses chaînes et tuer son équipe, ou, par une gestion habile, déraciner l’inesthétique souche qui encombre le sol… Cet entraînement peut se faire constamment au cours des activités ordinaires de la vie. Chaque mécanicien devrait sentir qu’il ne suffit pas de faire une chose, il faut la faire de la meilleure façon possible. 8t.udier comment faire les choses est le meilleur et le plus sûr moyen d’obtenir une formation mentale appropriée. Lorsqu’il n’est pas possible de trouver des professeurs vivants, on peut utiliser des livres. Le dix-neuvième siècle dans l’Amérique libre n’offre aucune excuse à l’ignorance.

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