Guerre de Sept Ans

La guerre de Sept Ans (1756-1763) était un conflit mondial qui s’étendait sur cinq continents, bien qu’elle ait été connue en Amérique sous le nom de « guerre française et indienne ». Après des années d’escarmouches entre l’Angleterre et la France en Amérique du Nord, l’Angleterre a officiellement déclaré la guerre à la France en 1756, déclenchant ce que Winston Churchill a appelé plus tard « la première guerre mondiale ». Pendant que les Français, les Britanniques et les Espagnols se disputaient les colonies du Nouveau Monde, Frédéric le Grand de Prusse affrontait l’Autriche, la France, la Russie et la Suède. La guerre de Sept Ans s’est terminée par deux traités. Le traité d’Hubertusburg accorde la Silésie à la Prusse et renforce la puissance de Frédéric le Grand. Le traité de Paris entre la France, l’Espagne et la Grande-Bretagne dessine les lignes coloniales largement en faveur des Britanniques, un résultat qui influencera plus tard les Français à intervenir dans la guerre pour l’indépendance américaine.

La guerre française et indienne

Dans les années 1750, les Français avaient largement revendiqué le Canada et les Grands Lacs, tandis que la Grande-Bretagne s’accrochait à ses 13 colonies sur le littoral oriental. La zone frontalière autour de la vallée supérieure de la rivière Ohio devient rapidement un foyer de conflit entre les forces britanniques, françaises et amérindiennes, les Européens souhaitant s’installer dans la région au détriment de leurs rivaux. Les premiers conflits armés ne se sont pas bien passés pour l’Angleterre ; les Français ont construit le fort Duquesne et, aux côtés de leurs alliés amérindiens, ont vaincu les Britanniques à plusieurs reprises.

La guerre fut officiellement déclenchée lorsque George Washington, âgé de 22 ans, fut envoyé par le gouverneur de Virginie comme émissaire auprès des Français, les avertissant de rester à l’écart de la région autour de l’actuelle Pittsburgh. Les Français refusent, et sur le chemin du retour de sa mission ratée, les hommes de Washington sont impliqués dans une escarmouche avec un campement français, où l’enseigne français Joseph Coulon de Jumonville est tué. Craignant à juste titre des représailles, Washington ordonna la construction du bien nommé Fort Necessity. La bataille de Fort Necessity, le 3 juillet 1754, (également connue sous le nom de bataille de Great Meadows) aboutit à la première et unique reddition du général Washington… et à la guerre mondiale.

Washington sera bientôt suivi dans la défaite par le général Edward Braddock et le gouverneur William Shirley du Massachusetts, qui n’ont pas réussi à arrêter les Français. En 1756, le Britannique William Pitt décide d’adopter une nouvelle approche et commence à financer stratégiquement l’armée de la Prusse qui affronte la France et ses alliés. Pitt rembourse également les colonies qui lèvent des armées pour repousser les Français en Amérique du Nord.

Victoire britannique dans la guerre française et indienne

Le gambit de Pitt fonctionne. La première victoire britannique à Louisburg, en juillet 1758, a ravivé le moral défaillant de l’armée. Ils prennent bientôt le fort Frontenac aux Français et, en septembre 1758, le général John Forbes s’empare du fort Duquesne et reconstruit à sa place un fort britannique appelé fort Pitt en l’honneur de William Pitt. De là, les forces britanniques marchent vers Québec, battant les forces françaises lors de la bataille de Québec (également connue sous le nom de bataille des plaines d’Abraham) en septembre 1759. Montréal est tombée en septembre de l’année suivante.

Les Britanniques sous George III ne se battaient pas seulement pour des territoires dans les Amériques ; ils étaient simultanément impliqués dans des batailles maritimes qui ont testé la puissance de la marine britannique. Les Français ont dû abandonner une tentative d’invasion de la Grande-Bretagne après avoir perdu la bataille de Lagos et la bataille de la baie de Quiberon en 1759. En plus des victoires au Canada, la Grande-Bretagne repousse les forces françaises en Guadeloupe, en Martinique, à La Havane, à Manille, en Afrique de l’Ouest et en Inde, arrachant Pondichéry aux Français le 16 janvier 1761.

Le traité de Paris

Le traité de Paris est signé le 10 février 1763, mettant officiellement fin à la guerre franco-indienne. Les Britanniques se voient attribuer le Canada, la Louisiane et la Floride (cette dernière provenant de l’Espagne), éliminant ainsi les rivaux européens et ouvrant l’Amérique du Nord à l’expansion vers l’Ouest.

Le traité de Paris rend également Pondichéry à la France, et lui restitue de précieuses colonies aux Antilles et au Sénégal. La victoire britannique dans la guerre franco-indienne a valu à l’Angleterre une réputation de puissance mondiale dotée d’une solide marine, une réputation qu’elle utilisera pour poursuivre la construction de son empire autour du globe. La défaite des Français les incitera plus tard à se ranger du côté des patriotes américains contre les Britanniques pendant la guerre d’Indépendance.

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La guerre de Sept Ans en Europe

La guerre de Sept Ans a repris là où la guerre de Succession d’Autriche s’était arrêtée en 1748 : avec des niveaux croissants d’hostilité entre la Prusse, dirigée par Frédéric le Grand, et la Russie. Le traité d’Aix-La-Chapelle, ou traité d’Aix-la-Chapelle, avait enlevé la Silésie à l’Autriche pour la donner à la Prusse, ce qui incita la Russie à s’inquiéter de l’influence croissante de Frédéric dans la région. Frédéric, quant à lui, se réjouit d’une nouvelle guerre où il pourrait gagner encore plus de territoires. Avec les tensions croissantes entre les superpuissances, le système d’alliances de l’Europe se modifie dans ce que l’on a appelé la « révolution diplomatique » : La Russie s’allie bientôt avec la France et l’Autriche contre la Grande-Bretagne, la Prusse et la Saxe.

Frederick fait le premier pas, donnant le coup d’envoi de la guerre en Europe lorsqu’il envahit la Saxe en août 1756, prenant rapidement Leipzig et Dresde avant d’attaquer la Bohême. Après l’échec du siège de Prague en mai 1757, il remporte des victoires précoces à Rossbach le 5 novembre 1757, lorsque les forces prussiennes battent la France et l’Autriche, et à nouveau à la bataille de Leuthen le 5 décembre 1757, lorsque les Prussiens sont victorieux des Autrichiens. C’est à Leuthen que Frédéric a commencé à moins compter sur l’épée et plus sur la puissance de feu pour suivre l’armement avancé de ses adversaires.

Les ennemis de la Prusse allaient bientôt riposter : Les forces russes et autrichiennes occupent Berlin, qui est alors la capitale prussienne, en octobre 1760. Les Russes et les Autrichiens se sont retirés alors que les renforts prussiens arrivaient pour se battre pour leur capitale.

La Prusse gagnait, mais à grands frais. Il faudrait un miracle – le « miracle de la Maison de Brandebourg » – pour mettre fin à la guerre. Ce miracle se produisit lorsque la Russie se retira de la guerre en 1762 après la mort de son chef, la tsarine Élisabeth, et l’ascension de son neveu, le tsar Pierre III, sur le trône.

Le traité d’Hubertusburg

Le traité d’Hubertusburg (également connu sous le nom de paix d’Hubertusburg) entre l’Autriche, la Prusse et la Saxe fut signé cinq jours après le traité de Paris, le 15 février 1763. Il nomme l’archiduc Joseph d’Autriche empereur du Saint Empire romain germanique et donne la Silésie et le Glatz à la Prusse, renforçant encore le pouvoir et l’influence de Frédéric le Grand et de la Prusse.

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