L’ère Wilpon – Une rétrospective : Le coupable était Jeff – pas Fred

L’ère Wilpon touche honteusement à sa fin. Le patriarche de la famille, Fred, a créé la dette des Mets. Mais c’est le fils Jeff qui a ruiné l’équipe.

L’ère Wilpon touche à une fin peu glorieuse puisque les offres finales pour la vente des Mets de New York doivent être reçues au plus tard lundi prochain.

Fred Wilpon et Saul Katz, amis de longue date, et partenaires commerciaux ne vendent pas les Mets parce qu’ils le veulent – ils vendent parce qu’ils le doivent.

Pendant des décennies, la colère des fans des Mets et d’une grande partie des médias new-yorkais n’a pas pu les pousser à vendre.

Saul Katz : The Man In The Middle (nj.com)

Ce n’est que lorsque les banques sont intervenues que l’ère Wilpon s’est heurtée de plein fouet à l’accumulation de dettes et à une mauvaise gestion fiscale (un terme poli) qui a poussé Saul Katz (surtout) à crier à l’oncle, forçant la vente de l’équipe.

Le coup d’envoi a été donné sous la forme d’un prêt de 250 millions de dollars qui devait être remboursé le 1er juillet et payable au bailleur de fonds préféré de l’ère Wilpon, J.P. Morgan Chase & Co.

Avec aucun argent dans la caisse et suite à une perte de 50 millions de dollars de revenus sur la saison 2019, la ligne de crédit des Mets a dégringolé à zéro, en effet, forçant le Fred Wilpon à rejoindre à contrecœur son partenaire et à mettre l’équipe en vente.

L’ère Wilpon : Setting The Table For Disaster

Aucune évaluation économique de l’ère Wilpon n’est complète, cependant, sans mentionner une erreur de jugement cruciale des deux principaux partenaires – Bernie Madoff.

Fred Wilpon – Bernie Madoff Ah- ces liens qui lient (NY Times)

Wilpon et son beau-frère, Saul Katz, détenaient plus de 500 comptes chez Madoff, selon une analyse.

Ils ont été poursuivis pour un milliard de dollars par le syndic des victimes qui affirmait qu’ils savaient, ou auraient dû savoir, que les déclarations de Madoff étaient frauduleuses.

Alors que le scandale Madoff se déroulait, et que l’empire familial Wilpon élargi était contraint de payer un règlement de plusieurs millions de dollars par le fiduciaire dénouant la fraude, les Wilpons ont lutté pour maintenir le contrôle des Mets.

La famille a eu recours à des emprunts d’au moins 65 millions de dollars juste pour faire face à la masse salariale et à d’autres obligations, dont 25 millions de dollars de leurs collègues propriétaires de la Major League Baseball.

Après des années de litiges coûteux, les Wilpons ont accepté de payer 61 millions de dollars au fiduciaire. (Source : New York Times, décembre 2019)

L’ère Wilpon : Les péchés du fils sont plus grands que ceux de son père

Alors que l’irresponsabilité fiscale, la cupidité et la stupidité appartiennent toutes aux aînés de la famille pour décrire l’ère Wilpon, le véritable coupable du côté de la gestion de l’équipe appartient à Jeff Wilpon, le Golden Boy diplômé de l’université de Brown.

En 2002, la famille Wilpon, après avoir gradué les étapes pour arracher le contrôle des Mets à la famille Doubleday, a obtenu le statut de propriétaire majoritaire.

Jeff Wilpon – « Je ne suis pas arrogant, et je ne suis pas un idiot » (Metsmerized)

Presque immédiatement, Jeff Wilpon, qui n’avait aucun intérêt préalable pour le sport, et encore moins pour le baseball, se voit accorder le pouvoir exclusif en tant que chef des opérations de baseball des Mets.

Avec Fred Wilpon, 83 ans, et ses frères et sœurs vieillissants, leurs enfants se méfiaient de plus en plus de voir Jeff Wilpon, leur parent agressif et colérique, en charge de l’héritage le plus précieux de la famille. (New York Times)

En tant qu’homme de pouvoir, Jeff Wilpon a plongé tête baissée dans la prise de décisions liées au baseball parce qu’il le pouvait, sans tenir compte des avis contraires venant des « gens du baseball » des Mets.

Un exemple s’est produit en 2003 lorsque Jeff Wilpon s’est pris d’affection pour Kazuo Matsui, qui jouait alors dans son pays natal, le Japon.

Jeff Wilpon a obtenu ce qu’il voulait, et Matsui est apparu dans 239 matchs sur trois ans, battant un piéton .256 avec sept home runs et 75 RBI, avant de finir sa carrière à Houston et au Colorado.

En effet, Jeff Wilpon est devenu le micro-manager stéréotypé des Mets. Il insistait pour connaître chaque transaction effectuée par son directeur général, Jim Duquette. Il se serait réservé le droit d’assigner les joueurs blessés aux équipes des ligues mineures de son choix pour des séjours de réhabilitation.

Éventuellement, Duquette en a vu assez pour démissionner en 2004.

Les Wilpon : Pas de direction maison

L’ère Wilpon n’a jamais eu une direction maison définitive. Une culture « Mets » n’a jamais été définie alors que des joueurs de divers talents passaient au crible l’organisation (David Wright étant une exception), restant trop longtemps, ou partant trop tôt.

La distinction entre la propriété et le personnel clé du front office n’a jamais été explicitée, créant l’évolution du dysfonctionnement qui règne encore aujourd’hui.

Mon chien Bella aurait pu faire cela (Statistica)

L’exemple d’une organisation réglée avec précision reposait à seulement un pont. Pourtant, la résistance, peut-être sous forme de jalousie, a empêché les Mets d’adopter la formule Hal Steinbrenner/Brian Cashman pour construire une équipe gagnante pérenne dans le Queens.

Il y a peu, voire pas, de points lumineux dans l’ère Wilpon. Les participations aux séries mondiales en 2000 et 2015 parsèment les manchettes.

Et la valeur de l’équipe a bondi de 485 millions de dollars en 2002, lorsque les Wilpons ont officiellement pris le contrôle, à ce qu’elle est aujourd’hui, soit 2,4 milliards de dollars.

Mais dans l’ensemble, l’ère Wilpon ne peut être marquée que par des rendements décroissants sur le terrain de baseball.

Et cela, mes amis, est la seule marque qui sert à juger tout propriétaire d’une franchise de ligue majeure.

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