Le Dr Karin Hammarberg de l’Université Monash affirme que les résultats de l’étude sont importants « car ils nous aident à mieux comprendre l’impact de l’endométriose sur la santé et le bien-être général des femmes ».
L’endométriose est une affection gynécologique inflammatoire qui touche environ une femme sur 10 en âge d’avoir ses règles. Elle peut provoquer des douleurs pelviennes chroniques, des règles très douloureuses et abondantes, des douleurs pendant les rapports sexuels et de la fatigue.
Les symptômes de l’endométriose peuvent avoir des effets majeurs sur la qualité de vie, la santé mentale et la santé physique d’une femme, ainsi que sur sa capacité à fonctionner dans la vie quotidienne.
Jusqu’à la publication de cette étude, on savait peu de choses sur la fréquence de la fatigue chez les femmes atteintes d’endométriose et sur la façon dont elle affecte leur santé mentale et physique.
Entre 2010 et 2016, des chercheurs en Suisse ont interrogé 560 femmes qui avaient reçu un diagnostic d’endométriose et les ont comparées à 560 femmes du même âge qui n’avaient pas d’endométriose.
Ils ont constaté que plus de la moitié des femmes atteintes d’endométriose – 51% – ressentaient une fatigue fréquente, alors que seulement 22% des femmes sans endométriose en souffraient.
De plus, les femmes atteintes d’endométriose et de fatigue fréquente étaient plus susceptibles que les femmes sans endométriose de souffrir d’insomnie fréquente (avoir des difficultés à s’endormir ou à rester endormies), à 29% contre 13%, de dépression (27% contre 11%), de douleur (57% contre 13%) et de stress élevé lié au lieu de travail (63% contre 55%).
Avec d’autres recherches montrant que la fatigue est un symptôme commun chez les personnes souffrant d’autres conditions inflammatoires, les chercheurs ont pensé que la fatigue généralisée chez les femmes atteintes d’endométriose pouvait être due à l’inflammation déclenchée par l’endométriose activant le système immunitaire, et que cela causait la fatigue.
Le message à retenir de cette recherche est que, parce que tant de femmes atteintes d’endométriose éprouvent une fatigue fréquente, les professionnels de la santé doivent en être conscients et interroger les femmes à ce sujet lorsqu’ils discutent de la gestion et du traitement de leur état.
Les professionnels de santé doivent également garder à l’esprit le lien entre la fatigue fréquente et l’insomnie, la dépression, la douleur et le stress lié au travail, et travailler avec les femmes pour réduire ces symptômes, car cela pourrait aider à réduire la fatigue et améliorer la qualité de vie et la productivité des femmes.
« Savoir que la fatigue est un symptôme très commun de l’endométriose signifie que les professionnels de santé peuvent interroger leurs patientes à ce sujet et parler de la façon dont cela peut être géré », explique le Dr Hammarberg.