La vodka est un plaisir de la vie, mais elle peut aussi être considérée comme un sport dangereux si on en abuse. Ma première bringue à la vodka impliquait quelques vétérans russes de Tchétchénie, une nuit chaude à Moscou, et une quantité scandaleuse de vodka et de bière. Dans la puanteur de ma chambre d’hôtel, j’ai ensuite été éclairé par une sévère gueule de bois. Lorsqu’on essaie de comprendre la culture russe, il n’y a pas besoin de livres – il suffit de boire abondamment avec eux, c’est le moins que l’on puisse dire.

Qu’est-ce que la vodka ?

La composition de la vodka est assez simple, elle peut être faite de pratiquement n’importe quoi : seigle, pommes de terre, maïs, betteraves ou même sucre. Les Russes fabriquent normalement de la vodka de grain, tandis que la communauté polonaise utilise diverses sources. Une fois le sucre extrait et transformé en alcool, il suffit de le distiller plusieurs fois. Six fois semble être le chiffre magique pour obtenir le meilleur résultat, car il est ensuite filtré à travers du charbon de bois et vous l’avez ; une vodka au goût premium.

La prochaine question métaphysique est simple : d’où vient la vodka ? Nous savons tous que le cognac et le champagne viennent de France et le scotch d’Écosse, mais quel est le lieu de naissance de cette boisson populaire ? La réponse n’est pas si simple car personne ne le sait vraiment, même si l’on pense qu’elle est née aux alentours du 15e ou du 16e siècle. Vodka dans la langue russe et polonaise, signifie tout simplement petite eau .

Pour beaucoup, la vodka est considérée comme un alcool inodore, incolore et sans saveur, ce qui d’une certaine manière, n’est pas si loin de la vérité. La différence de goût est assez subtile. Par exemple, une bouteille de Moskovskaya ou d’Istok a un goût plus doux que d’autres marques comme Cristall . En Russie, on peut trouver plus de 400 marques de vodka et très peu sont considérées comme uniques. La vodka aromatisée est une tradition dans de nombreux pays où l’on y mélange du poivre, de l’herbe à bison, diverses baies, de l’extrait de pin et même du citron. Il y a donc une vodka pour tous les goûts possibles.

Aux États-Unis, cependant, la vodka a toujours été associée aux cocktails et aux martinis. Le buveur américain moyen ne la boit pas directement, car une tendance dans les années 80 a amené les gens à boire du Stoli sur de la glace. Stoli est la société suédoise qui produit Absolut qui, grâce à une brillante campagne publicitaire, a pris d’assaut le marché nord-américain en 1980. La légendaire campagne publicitaire d’Absolut a redéfini les habitudes de consommation de nombreux buveurs.

Drink it hard and drink it fast

Les Russes font généralement descendre la vodka avec une gorgée de Coca-Cola, de Sprite, de jus et, le plus souvent, de bière. Bien que les buveurs américains ne mélangent généralement pas les deux, cette façon de boire est très courante, comme le dit un vieux dicton russe : Une vodka sans bière, c’est de l’argent jeté au vent.

Boire l’estomac vide peut laisser des effets indésirables. C’est pourquoi la tradition veut que la fête habituelle où l’on boit implique de manger entre deux verres de vodka. Cette coutume s’appelle un zakuvski , une expression proche de ce que nous appelons un entre . Le zakuvski se décline en une grande variété de choix : caviar sur blinis, poisson fumé, pain noir, cornichons et même gâteau de mariage lorsqu’il est désespéré.

Lorsque vous avez terminé la première bouteille, elle doit toujours être posée soit à côté du pied de la table, soit sur le sol. Une bouteille vide sur une table est un mauvais présage pour les buveurs car elle est perçue comme un signe de pauvreté. Afin de ne pas avoir à transporter deux bouteilles, les buveurs invétérés peuvent préparer une formule fatale en mélangeant de la vodka et de la bière dans ces fameuses bouteilles de 2,5 litres de brewski. Ce mélange au goût acquis est appelé yorsh et est connu pour envoyer des soldats de 250 livres dans un coma profond.